Ar brezhoneg eo ma bro – Gilles Servat, le chantre breton

Gilles Servat était destiné par ses ancêtres à une carrière à la fois artistique et politiquement engagé pour la Bretagne. Du côté paternel, son arrière-grand-père André dit Carrache était un montreur d’ours à Ustou, en Ariège; après une tentative ratée de se rendre en Amérique – la bête étant morte du mal de mer – il est revenu s’installer à Saumur. Son grand-père Gaston s’implantera à Nantes où il deviendra conseiller général de Vallet et même adjoint du maire, et c’est là que naîtra le père de Gilles, André; ce dernier conservera tout au long de sa vie des liens serrés avec Nantes, liens qu’il communiquera à son fils. Du côté de sa mère, originaire du Croisic, on parle encore en famille un dialecte breton, le bigouden. C’est là qu’il entendra pour la première fois parler cette langue de laquelle il deviendra plus tard un ardent défenseur. Gilles Servat est donc de culture bretonne par ses deux parents.

Né le 1er février 1945 à Tarbes, Servat grandit à Cholet, avec ses parents et ses deux frères. D’abord peu enclin aux études, il obtient son baccalauréat en 1963, en faisant des études littéraires. Puis, il entre à l’école des Beaux-Arts d’Angers afin d’y apprendre la peinture, la sculpture et la gravure. Toutefois, le courant à l’époque est à l’art conceptuel, ce qui ne lui plaît pas du tout; sa rencontre fortuite avec Serge Bihan, de même que l’esprit de mai 68, sont révélateurs pour lui et influencent sa décision à s’orienter vers la chanson. S’il chante déjà du Brassens, du Ferré, du Bruant et des traductions de Dylan, Servat est encouragé par Bihan qui l’emmène donner son premier récital à Rennes, en Bretagne. Inscrit aux Beaux-Arts de Paris, il n’y restera qu’un seul jour avant d’aller confectionner des marionnettes avec Jean-Pierre Lescot. Entre temps, il a découvert l’île de Groix, grâce à Bihan, et se met à lire un poète local qui écrit en breton, Yann-Ber Kalloc’h; une ferveur à la fois révolutionnaire et culturelle est en train de bouillonner en lui. Gilles Servat se met en tête d’apprendre la langue bretonne et la première goualante qu’il interprètera dans cet idiome sera un poème de Kalloc’h, Me zo ganet e kreiz ar mor. Il consacrera également une pièce à cette commune insulaire qui l’a transformé, intitulée tout simplement L’île de Groix.

Gilles Servat – Me zo ganet e kreiz ar mor

Gilles Servat – L’île de Groix

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Alors qu’il chante dans un restaurant sur l’île de Groix, chez Claude Pouzoulic, Gilles Servat fait la rencontre d’un autre barde breton, Émile Le Scanff dit Glenmor (connu de nos lecteurs pour être le célèbre Émile de la goualante Le Moribond, de Brel). Ce dernier manie déjà la parole comme une arme politique – il a créé le chant de marche de l’Armée révolutionnaire bretonne (Kan bale an ARB) – et influence grandement Gilles qui le met à son panthéon de maîtres à penser, avec Ferré et Brassens. Lorsque Servat s’exile à Paris, il ira rejoindre Glenmor au Ti Jos, le « café national » des Bretons situé à Montparnasse; cet isolement loin de la côte armoricaine lui permettra de composer ses meilleures ritournelles. Il crée entre autres Montparnasse Blues, pour souligner son mal du pays, et La Blanche Hermine, une protest song qui émerveille, émeut ou dérange le public venu l’entendre. Aujourd’hui, cette dernière peut être considérée comme un hymne non-officiel de la Bretagne.

Gilles Servat – La Blanche Hermine

Gilles Servat – Montparnasse Blues

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Les années 70 sont particulièrement fructueuses pour le chanteur, puisque les contestations battent leur plein en France pour un nombre de raisons (sociales, économiques, écologiques). En 1971, après avoir bien rodé son tour de chant, Gilles Servat sort son premier 45 tours (La Blanche Hermine/Kalondour) sur le label Kelenn créé par Glenmor, Alain Guel et Xavier Grall. L’année d’après, c’est un 33 tours enregistré à Dublin que sort le chansonnier breton, et l’album contient plusieurs goualantes réussies. Notons au passage Koc’h ki gwenn ha koc’h ki du, écrite par le père de Servat; ce dernier était irrité par la scission de la Bretagne historique qui perdait ainsi la Loire inférieure (Loire-Atlantique actuelle) au profit du Pays de la Loire. Il y a aussi Les Prolétaires, dans lequel il aborde à la fois le problème de l’exode rural, ainsi que la précarité des emplois dans les grandes villes, où certains travailleurs se font exploiter.

Gilles Servat – Koc’h ki gwenn ha koc’h ki du

Gilles Servat – Les Prolétaires

Après le 33 tours Ki Du, c’est sur Kalondour qu’il sort ses prochains albums, au rythme d’un par année; son dernier opus sur ce label sera un disque hommage à René Guy Cadou, un poète qui fut l’instituteur de sa mère, Renée Litou. Mentionnons au passage que l’engagement à gauche de Gilles Servat est toujours au centre de son oeuvre; il participe au collectif Skoazell Vreizh soutenant les prisonniers politiques de Bretagne, et interprète pour son album L’Hirondelle la pièce Gwerz Victor C’hara, un chant breton dédié au chanteur chilien Victor Jara assassiné en 1973. Il est également adepte d’un anticléricalisme convaincu et militant, ce qu’il rappelle tendrement dans Chanson pour le baptême de Virginie, pour sa fille.

Gilles Servat – Litanies pour l’an 2000 (L’Hirondelle)

Gilles Servat – Gwerz Victor C’hara (L’Hirondelle)

Gilles Servat – Chanson pour le baptême de Virginie (Le Pouvoir des Mots)

Gilles Servat – Le testament (Hommage à René Guy Cadou)

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Si Gilles Servat s’éloigne quelque peu du militantisme politique suivant son album hommage à Cadou – il quitte l’UDB (Union Démocratique Bretonne) en 1981 et chante Je ne hurlerai pas avec les loups, marquant son refus de la violence au nom d’un idéal – son amour pour la Bretagne demeure par son support indéfectible à Diwan (écoles de langue bretonne). Désormais, ses créations explorent des thèmes plus intimes et introspectifs, comme l’amour, et des réflexions sur la nature; il publie également un premier roman, La naissance d’Arcturus, une épopée inspirée par la société celtique ancienne. En 1988, son album Mad in Sérénité obtient le prestigieux Grand Prix de l’Académie Charles-Cros, de même que le Prix Régional de Bretagne.

Dans les années 90, le chansonnier breton travaille de concert avec An Triskell, un duo d’harpistes, pour l’album L’albatros fou; après un enregistrement à Brest, cette collaboration donnera lieu à un spectacle qui fera une tournée dans les festivals bretons, ainsi qu’au Pays de Galles et en Écosse. En 1992, Servat s’envole vers Tahiti, effectuant le trajet qu’empruntait un peintre qu’il admirait beaucoup, Paul Gauguin. La même année, il enregistre Le Fleuve, inspiré par la Loire, où selon ses dires les textes qu’il écrit ne parlent que d’une partie, « [c]elle du milieu, où il coule et traverse les pays ». Puis, il rejoint Dan Ar Braz aux Fêtes de Cornouaille à Quimper pour faire partie du projet Héritage des Celtes, un festival de musique celtique. De cette association naîtra plusieurs albums, dont le dernier (Célébration d’un héritage) qui est lancé en 2014; si le son breton obtient une « certaine reconnaissance internationale » grâce à cet effort collectif, marqué par deux Victoires de la musique en France, l’accueil sera un peu mitigé dans les pays celtes.

En 1998, en réponse au Front National qui entonne La Blanche Hermine dans ses assemblées, Gilles Servat crée Touche pas à la blanche hermine, un texte qu’il récite devant public. Dans cette diatribe contre le FN, qu’il qualifie de « parti des aveugles que domine un führer borgne », il martèle que leur combat est loin d’être le même, soulignant que l’hermine a la queue noire et que son pelage en été devient brun, « couleur la plus métisse qui soit ».

Gilles Servat – Je ne hurlerai pas avec les loups (1ère partie)

Gilles Servat – Le chemin bleu (Mad in Sérénité)

Gilles Servat – Le moulin de Guérande (L’Albatros fou)

Gilles Servat – Touche pas à la blanche hermine

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Depuis l’an 2000, le chantre bretonnant continue de chanter et d’écrire. À l’occasion du festival des Vieilles Charrues de 2001, Gilles Servat crée de toutes pièces le spectacle Bretagne, nous te ferons. Puis, en 2003, il reçoit le prestigieux collier de l’Ordre de l’Hermine qui récompense tout individu ayant contribué au rayonnement de la Bretagne; dans son cas, nous pouvons affirmer qu’il s’agit là d’un honneur amplement mérité. Et, afin de remercier son public, il sort en 2006 un best of des chansons les plus appréciées de ses fans, intitulé Je vous emporte dans mon coeur, qui comporte 35 titres pour souligner ses 35 ans de carrière. Invariablement passionné par son coin de pays,  Servat vient tout juste de sortir son dernier opus en 2017, 70 ans… à l’Ouest.

Gilles Servat atteindra bientôt le plateau des 50 ans de carrière, un parcours qui en dit long sur son amour de la culture bretonne, tantôt engagé, tantôt contemplatif, le Gwenn ha du flottant toujours au creux de son coeur, au gré du vent, au gré du temps.

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Paroles

Gilles Servat – Chanson pour le baptême de Virginie
Gilles Servat – Je ne hurlerai pas avec les loups
Gilles Servat – Koc’h ki gwenn ha koc’h ki du
Gilles Servat – La Blanche Hermine
Gilles Servat – Le chemin bleu
Gilles Servat – Le moulin de Guérande
Gilles Servat – Les Prolétaires
Gilles Servat – Le testament
Gilles Servat – L’île de Groix
Gilles Servat – Litanies pour l’an 2000
Gilles Servat – Montparnasse Blues
Gilles Servat – Touche pas à la Blanche Hermine

Discographie

Pour Gilles Servat

1971 – Gilles Servat [45 tours] : La Blanche Hermine/Kalondour

1971 – La Blanche Hermine [33 tours]

1972 – Lo Païs [45 tours] : An Alarc’h/Les Colonies

1973 – Ki Du [33 tours]

1973 – Kalondour [45 tours] : Kalondour/Crubelz

1973 – Bretagne d’aujourd’hui [33 tours/Compil.]

1974 – L’Hirondelle [33 tours]

1975 – La Liberté brille dans la nuit [33 tours]

1976 – Le Pouvoir des mots [33 tours]

1977 – Chantez la vie, l’amour et la mort [33 tours]

1979 – L’Or et le Cuivre [33 tours]

1980 – Hommage à René Guy Cadou [33 tours]

1981 – Gilles Servat en public [33 tours]

1982 – Je ne hurlerai pas avec les loups [33 tours]

1982 – 15 ans de chansons [33 tours/Compil.]

1982 – Gros-Plant et Muscadet [45 tours] : Gros-Plant et Muscadet/La Gueule pleine de vin rouge

1985 – La Douleur d’aimer [33 tours]

1988 – Mad in Sérénité [CD]

1992 – Le Fleuve [CD]

1993 – L’Albatros fou [CD]

1994 – Les Albums de la Jeunesse [CD]

1994 – A-raok mont kuit [CD]

1996 – Sur les quais de Dublin [CD]

1996 – Litanies pour l’an 2000 [CD/Compil.]

1998 – Touche pas à la blanche hermine [CD]

2000 – Comme je voudrai ! [CD]

2003 – Escales [CD/Compil.]

2005 – Sous le ciel de cuivre et d’eau [CD]

2006 – Je vous emporte dans mon coeur (35 ans – 35 tires) [2CD]

2010 – Best of Gilles Servat : 40 ans de succès [2CD/Compil.]

2011 – Ailes et îles [CD]

2013 – C’est ça qu’on aime vivre avec [CD]

2017 – 70 ans… à l’Ouest [CD]

Collaboration avec Dan Ar Braz

1994 – Héritage des Celtes [CD]

1995 – En Concert [CD]

1997 – Finisterres [CD]

1998 – Zénith [CD]

1999 – Bretagne à Bercy [CD/DVD]

2003 – Nuit celtique 2002 au Stade de France [CD]

2014 – Célébration d’un héritage [CD]

Sources

Gainsbourg et l’hymne national, etc.

À la fin des années 70, Gainsbourg s’acoquine d’un nouveau genre de musique propre à la Jamaïque, le reggae. Après sa première tentative Marilou reggae, sorti sur l’album-concept L’homme à tête de chou, il décide d’enregistrer un disque complet dans le style musical de Bob Marley. Et, pour se faire, Gainsbourg traverse l’Atlantique et se rend à Kingston, capitale du reggae, en compagnie de son manager Philippe Lerichomme. Collaborant avec les Sly Dunbar et Robbie Shakespeare, l’homme à tête de chou aura également à son service les I Threes, choristes des Wailers!  Ce nouvel opus se démarquera surtout par sa chanson au titre éponyme : Aux armes etc.

Serge Gainsbourg – Aux armes et caetera

Évidemment, une Marseillaise à beanie et dreadlocks n’allait pas plaire à tout le monde et cela se fait sentir quelques mois après la sortie de l’album. Michel Droit, journaliste au Figaro, s’insurge contre l’artiste et le fustige de « propager l’antisémitisme » à cause de sa désacralisation du chant républicain. Gainsbourg lui répondra dans un article intitulé On n’a pas le con d’être aussi Droit, dont le passage le plus fin consiste en une allégorie mêlant « l’étoile des braves » (nom pour la croix de la légion d’honneur que Droit avait reçu) et « l’étoile jaune », que Gainsbourg avait dû porter lors de l’Occupation.

Le 4 janvier 1980, alors que Serge Gainsbourg doit se produire à Strasbourg, des parachutistes interrompent l’évènement… La tension monte, que va-t-il se passer ? C’est alors que Gainsbourg s’affiche à la fenêtre, micro en main, et déclare : « Je suis un insoumis qui a redonné à la Marseillaise son sens initial! ». Non content de simplement fustiger les paras présents, il entonnera l’hymne national français, point levé, avant de terminer par un bras d’honneur, bien ressenti, aux militaires.

En décembre 1981, Gainsbourg ira même jusqu’à faire l’acquisition d’un des deux manuscrits de Rouget de l’Isle pour 135 000 Francs. Fait surprenant, l’auteur de la Marseillaise avait lui-même utilisé la formule « Aux armes, citoyens! etc  » afin de ne pas avoir à réécrire le refrain entre chaque strophe… 

Mais, cette Marseillaise à la sauce jamaïcaine, est-elle si scandaleuse qu’on le prétend ? Le 7 juin 1985, alors que Serge Gainsbourg est l’invité d’honneur de l’émission « le Jeu de la Vérité », animé par Patrick Sabatier, une auditrice le prend à parti, en l’accusant d’avoir ridiculisé l’hymne national français. Le chanteur non seulement fera allusion aux similitudes de son texte et de l’original, mais attirera également l’attention sur l’existence de versions antérieures différentes, qui n’avaient pas choqué à l’époque comme la reprise jazz manouche de Django Reinhardt. Mentionnons également au passage que les premières notes sont jouées au début de All you need is love des Beatles… et que le premier détournement de la Marseillaise date de 1792, c’est-à-dire de la même année que l’hymne fut composé!

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Paroles

Serge Gainsbourg – Aux armes et caetera

Discographie

1979 – 45 tours SP : Des laids des laids/Aux armes et caetera

1979 – 45 tours SP : Daisy Temple/Aux armes et caetera

1979 – Aux armes et caetera : Javanaise remake/Aux armes et caetera/Les locataires/Des laids des laids/Brigade des stups/Vieille canaille/Lola Rastaquouère/Relax baby be cool/Daisy Temple/Eau et gaz à tous les étages/Pas long feu/Marilou reggae dub

Sources

  • ANDERSON, D. Serge Gainsbourg’s Histoire de Melody Nelson. Sine loco : A&C Black, 2013, p. 86-87, 108.
  • DESMONS, E. et PAVEAU, M-A. Outrages, insultes, blasphèmes et injures : Violences du langage et polices du discours. Paris : L’Harmattan, 2008, p. 117-120.
  • GUESPIN, P. Aux armes et caetera : La chanson comme expression populaire et relais démocratique depuis les années 50. Paris : L’Harmattan, 2011.

Bécaud et Orly, le dimanche

Construit en 1909, l’aéroport de Paris (Orly) évoluera constamment au fil des ans pour répondre aux demandes, toujours croissantes. En 1957, le projet d’aérogare Sud – qui vise à agrandir de façon importante l’aéroport déjà existant – voit le jour ; il sera complété et inauguré en 1961. Moderne, l’aérogare Sud accueille sur ses terrasses les curieux qui désirent voir atterrir ou décoller les avions. Au cours des années 60, le nombre de visiteurs dépassera le million, devenant le monument le plus visité de France en 1966 (1). Parmi les installations, il était possible de s’offrir une promenade aérienne dans un mini-avion, où s’entassaient une quinzaine de passagers, afin de survoler l’Île-de-France et Versailles (2).

Cette nouvelle mode ne passe pas inaperçu et inspire le célèbre Pierre Delanoë, parolier de nombreux artistes français dont Gilbert Bécaud. En 1963, le chanteur à la cravate à pois sort un nouveau morceau : Dimanche à Orly est née ! La chanson dépeint la vie monotone d’un jeune banlieusard vivant avec ses parents et qui, pour oublier son ennui, s’envole… en regardant décoller les avions. Car, de condition modeste (J’habite un chouette appartement/Que mon père, si tout marche bien/Aura payé en moins de vingt ans), le narrateur s’adonne à ce passe-temps qui ne coûte rien et lui permet d’échapper au tracas du dimanche (Le dimanche, ma mère fait du rangement/Pendant que mon père, à la télé,/Regarde les sports religieusement), ainsi qu’à sa vie d’écolier.

Gilbert Bécaud – Dimanche à Orly

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L’année suivante la création de la chanson, Monsieur 100 000 volts enregistrera une autre version, cette fois-ci en allemand. Mais le plaisir de visiter Orly le dimanche ne durera pas éternellement… Pour des raisons sécuritaires, suite à l’attentat perpétré contre un avion d’El-Al le 17 janvier 1975 – un dimanche – la terrasse de l’aérogare Sud sera fermée quelques temps (3).

Clin d’oeil

Absent depuis plusieurs années de la scène et du studio, Jacques Brel lancera un album – qui s’avérera être le dernier – en 1977. Parmi les titres dudit album figure Orly, une chanson portant sur un couple faisant leurs adieux à l’aéroport. Déchirante et mélancolique, la rengaine de Brel est très loin du ton guilleret de Bécaud ; l’avion qui décolle brise un rêve plutôt que de le porter à l’infini. Et son refrain ?

La vie ne fait pas de cadeau.
Et, nom de Dieu, c’est triste
Orly, le dimanche,
Avec ou sans Bécaud !

Jacques Brel – Orly

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Paroles

Gilbert Bécaud – Dimanche à Orly

Jacques Brel – Orly

Discographie

1963 – 45 tours EP : Dimanche à Orly/Trop beau/Au revoir/Heureusement y’a les copains

1963 – 45 tours SP : Dimanche à Orly/Trop beau

1964 – 45 tours SP : Du « Toi »/Die Luf’ von Orly

1977 – Les Marquises : Jaurès/La ville s’endormait/Vieillir/Le bon Dieu/Les f…/Orly/Les remparts de Varsovie/Voir un ami pleurer/Knokke-le-Zoute tango/Jojo/Le lion/Les Marquises

1977 – 45 tours SP : Les remparts de Varsovie/Orly

1978 – 45 tours SP : Orly/Le lion

Sources

Droits d’auteur

  • La photo utilisée en couverture est une création de Lionel Allorge.