Créatures de la nuit aux envies lubriques et aux crocs acérés, les vampires se terrent dans l’ombre avant de frapper leurs victimes d’une morsure au cou; et s’ils sont nocturnes, c’est pour éviter la lumière du jour qui peut leur être mortelle. Selon certaines versions, ils ont aussi la capacité de se transformer en différents animaux, dont la chauve-souris, et seuls les miroirs (qui ne réfléchissent pas leur image) permettent aux humains de les identifier ostensiblement, et ceux-ci ne peuvent se défendre qu’avec l’aide de croix et de gousses d’ail. Évidemment, lorsque l’on songe aux vampires, on ne peut s’empêcher d’avoir en tête le sanguinaire Dracula, personnage fictif de Bram Stoker du roman éponyme; si le Transylvanien est devenu l’archétype du suceur de sang, il faut toutefois dire que cela a toujours été le cas. En effet, il faut remonter au début du 18e siècle pour trouver des histoires de vampires, comme celle dusoldat autrichien Arnold Paole ou encore dupaysan serbe Peter Plogojowitz. Ceux-ci sont plutôt décrits comme des mort-vivants, se levant de leur tombeau afin de hanter leurs victimes; ils ont le teint cadavérique, mais leurs cheveux et leurs ongles repoussent (une réalité du corps humain jusqu’à sa décomposition). Ce sont les auteurs romantiques du 19e siècle qui ajouteront l’aspect des crocs hypertrophiés, de même que l’élégance de sa tenue vestimentaire, comme sa cape. Le Dracula de Stoker sera quant à lui inspiré du mystérieux seigneur (ou saigneur ?) qui lui a donné son nom – Vladislav III, dit Vlad l’Empaleur. Ce cruel voïvode de Transylvanie était connu pour ses nombreuses exécutions et la torture dont il affligeait ses ennemis; son surnom de « Dracula » venait du fait que son père faisait partie de l’Ordre des Dragons (ou Dracul en roumain).
Après des années de présence dans la culture populaire, Dracula demeure toujours populaire, comme le permet de voir de nombreux costumes à son effigie dans les rues, le jour de la Halloween…
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Mais qu’en est-il de la chanson française ? Après tout, les vampires étaient des créatures du folklore de l’Europe de l’est et le roman de Bram Stoker a été composé originalement en anglais. En 1960, un cha cha cha au sujet du vampire retient l’attention, tout simplement intitulé Dracula cha cha cha; deux moutures sortiront la même année, l’une de Bob Azzam et l’autre d’Henri Salvador. Si la pièce du chanteur égyptien est plutôt typique de l’époque, quatre strophes chantées puis répétées après un long solo (avec toutefois quelques cris de frayeur pour créer une ambiance apeurante), l’autre version reflètera la personnalité de son chanteur. Effectivement, Salvador ajoute non seulement plusieurs strophes plus farfelues (se permettant par la même occasion quelques accents pour rire), mais aussi beaucoup d’effets sonores pour mieux imager sa goualante.
Bob Azzam – Dracula cha cha cha
Henri Salvador – Dracula cha cha cha
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Quelques années plus tard en 1964, c’est au tour du chansonnier comique Jean-Claude Massoulier de sortir un 45 tours avec un morceau portant sur le célèbre vampire, en compagnie d’un autre sacré monstre…Frankenstein! Le titre rappelle tous ces films d’horreur (et surtout les comédies à la Abbott et Costello) qui les ont mis en vedette. Et les deux acolytes, après une bagarre, se retrouvent au cimetière – lieu qui leur semble d’office naturel – alors qu’ils sont déjà morts depuis longtemps… Une petite boutade de la part de Massoulier qui se permet alors de dicter leur épitaphe : « Ci-gît deux pas beaux, ci-gît deux affreux ».
Jean-Claude Massoulier – Frankenstein et Dracula
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Pour les derniers morceaux choisis, nous avons opté pour deux artistes un peu moins connus aujourd’hui, Christine Pilzer et Alain Kan. La première est née en Belgique, belle-fille d’un célèbre propriétaire de chemiserie, elle est attirée par les arts; au début des années 60, Pilzer anime une émission radiophonique avant de se tourner vers la chanson, mais cela ne dure le temps que de deux 45 tours sortis l’un en 1966 et l’autre en 1967 (avant de voir une goualante rééditée en 2002). Sa version de Dracula, au son particulièrement sixties, implore la pitié du vampire riant à gorge déployée…
Alain Kan, quant à lui, a connu une carrière musicale plus riche, s’étendant des années 60 au milieu des années 80. Éclectique, le chanteur s’essaiera à plusieurs différents styles musicaux, de la chanson de cabaret au rock, en passant par le punk; il était aussi beau-frère de l’artiste Christophe pour lequel il composera quelques pièces. Le 14 avril 1990, il disparaît alors qu’il prend le métro parisien et l’on ne le reverra plus jamais, une énigme restée encore non résolue jusqu’à aujourd’hui. Dans son morceau assez long (il fait presque 7 minutes), Kan imagine être Dracula invité au mariage de son « cousin Christopher », auquel sont conviés de nombreuses personnalités liés aux romans fantastiques et d’horreur (Frankenstein et sa fiancée, Dr Moreau, Nosferatu, Judex, le Vampire de Düsseldorf, Dr Jekyll etc.); et alors qu’il parle à une des invités, il ne peut s’empêcher de lui planter ses crocs dans le cou. Si le style de Kan est plutôt parlé que chanté ici, il se mélange bien au fond de rock entrecoupé de pianotements, créant un effet hypnotique… à la Dracula !
Né en 1867, Léon Fourneau était voué à une carrière d’avocat à la cour mais, au grand dam de ses parents, il développe une passion pour le métier de chansonnier. Ceux-ci lui demandèrent toutefois de prendre un pseudonyme afin de ne pas compromettre sa carrière, ce qu’il fit en créant une anagramme de fornax, un terme latin signifiant… fourneau. Rapidement, Xanrof abandonne le droit au profit de la chanson, de l’opérette et des comédies de boulevard; il chantera au célèbre Chat Noir immortalisé par Toulouse-Lautrec, et écrira de nombreux recueils de goualantes et de nouvelles.
Un jour, une jeune chanteuse se baladait sur les quais et aperçut un de ces recueils; il s’agissait de Chansons sans gêne. Intriguée, elle le feuilleta, le lut au complet avant de l’acheter pour la modeste somme de 8 sous. C’était le sort qui venait de guider Yvette Guilbert à celui dont elle deviendrait l’interprète fétiche. Parmi les pièces que Guilbert a interprétées, la plus connue est très certainement Le Fiacre.
Yvette Guilbert – Le Fiacre
Alors qu’il faillit un jour se faire écraser par un fiacre, Xanrof aperçut qu’il y siégeait un jeune couple dont les amourettes avaient été dérangées. Le chansonnier s’imagina alors une aventure se déroulant dans un fiacre, rappelant sans aucun doute des scènes similaires dans Madame Bovary ou Du côté de chez Swann. Une fois écrite et composée, Le Fiacre fut représenté pour la première fois par son auteur au Concert du Paradis Latin, mais c’est véritablement Yvette Guilbert qui la rendra célèbre, bien que cela ne fut pas facile. La grande rousse aux gants noirs présentera la goualante à l’Eden-Concert, avant que la direction ne lui réplique sèchement que Le Fiacre « devrait être réservé à la province ». Ce sera à Liège finalement que Guilbert créera la pièce, au Pavillon de Flore, et l’enregistrera sur cylindre en 1897. Ce sera un véritable triomphe, et voici d’ailleurs un billet qu’elle aurait envoyé à l’auteur de la goualante au début des années 1890:
« Cher Monsieur Xanrof,
J’irai vous voir samedi, deux heures et demie afin de fouillasser vos chansons et de préparer celles qui peuvent convenir à mon bout de talent. Toute la semaine passée, j’ai rechanté Le Fiacre, et quand je ne le chantais pas, on criait dans la salle, et il me fallait revenir; je vous suis bien reconnaissante de mon succès, car c’est la chanson seule qui fait plaisir à entendre, etc. »
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Reprises
En 1939, Jean Sablon interprétera à son tour Le Fiacre, et on peut remarquer qu’il fait claquer sa langue au début, pour rappeler le trot des chevaux. D’autres interprétations suivront, notamment par Germaine Montero, Cora Vaucaire, Colette Renard et même la grande Barbara. Le célèbre chansonnier Georges Brassens la reprendra pour un disque consacré aux chansons de sa jeunesse.
Jean Sablon – Le Fiacre
Patachou – Le Fiacre
Georges Brassens – Le Fiacre
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Clin d’oeil
Crédit photo: Joost Evers / Anefo
En 1964, Marcel Amont a enregistré une parodie de la pièce écrite par Jean-Claude Massoulier, intitulée La Jaguar. Il faut dire qu’au début des années 60, les fiacres avaient complètement disparu des rues parisiennes… il était nécessaire de ‘moderniser’ la chanson. Dans cette version, les onomatopées du refrain « Cahin-caha, hue dia! Hop là! » ont été remplacés par un son de moteur ronronnant (qu’Amont fait lui-même avec sa bouche) et l’amant s’appelle désormais Johnny. Le goût yéyé de la pièce est même renforcé par quelques notes empruntées à la chanson « If I had a hammer » que l’on entend après le refrain. On peut dire que Le Fiacre aura fait du chemin depuis le temps qu’il roule!
Cette année marquera le 80e anniversaire du déclenchement de la guerre civile espagnole, un épisode sanglant de la péninsule ibérique qui marquera les esprits. Opposant les partisans d’une République légitime aux putschistes de Franco, le conflit divisera des pères et des fils, et même des frères de diverses alliances politiques. Dans le premier camp, l’on retrouve des communistes, des socialistes et des Espagnols fidèles à leur gouvernement; de l’autre, des nationalistes, des traditionalistes (monarchistes et fervents catholiques) et surtout des fascistes. Le bras de fer est enclenché le 18 juillet 1936, et pendant quatre années, le pays de Cervantès verra ses vignes abreuvées de sang et la République fléchir sous le lourd couperet des fasces. L’Europe et le monde observe ce conflit sans toutefois ouvertement y participer; l’Allemagne nazie et l’Italie fasciste déploient des volontaires (la Légion Condor et le Corpo Truppe Voluntarie respectivement) pour lutter dans les rangs du futur Caudillo – de l’autre côté, l’URSS et les Brigades Internationales se mobilisent afin de renforcer le rempart républicain; des anarchistes, français et espagnols, rejoignent le front antifasciste mais se brouillent rapidement avec les communistes et les nationalistes catalans. Pendant quatre ans, la guerre rage et fait son lot de victimes de part et d’autre; les exactions politiques sont chose commune dans une guerre civile. Madrid tombe enfin le 26 mars 1939 et le généralissime Francisco Franco annonce la victoire des nationalistes moins d’une semaine plus tard, le premier avril, lors de l’allocution de l’último parte à la radio. Cela marque le début d’une nouvelle ère pour l’Espagne – désormais sous la coupe des militaires – et la fin du massacre fratricide…
La situation politique de l’Espagne suscitera l’intérêt de nombreux artistes. Il suffit de penser à Guernica de Picasso, qui dépeint le bombardement de cette même ville par l’aviation allemande. Exposée à l’Exposition Universelle de Paris en 1937, la toile deviendra un des symboles les plus poignants des horreurs de la guerre. Le conflit sera également une source d’inspiration pour plusieurs chanteurs engagés de langue française et qui verront dans cette guerre civile le danger de la montée du fascisme.
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Jean Ferrat – Federico Garcia Lorca,Maria et Un jour, un jour
Chanteur connu pour son engagement à gauche, Jean Ferrat crée à lui seul trois morceaux sur la guerre civile d’Espagne. Il signe dès son premier album Deux enfants au soleil, sorti en 1961, une chanson en hommage au poète disparu Federico Garcia Lorca.
Figure de proue du mouvement littéraire Génération de 27, Garcia Lorca est aujourd’hui considéré comme l’un des plus grands poètes de son époque, par son style riche en symbolique et sa fluidité contagieuse. Victime malheureuse des franquistes, ce dernier a été lâchement assassiné dans sa province de Grenade natale et, jusqu’à ce jour, sa dépouille n’a toujours pas été identifiée.
Désirant donc honorer sa mémoire, Ferrat recrée les derniers instants du poète espagnol et son assassinat aux mains des nationalistes, sous la houppe de la guardia civil. Juxtaposant « De noirs taureaux font mugir la montagne » et « Et vous Gitans, serrez bien vos compagnes », il semble faire écho à la Marseillaise, symbole par excellence de la République. Et, en guise de conclusion, Ferrat achève par cette dernière parole, apocryphe:
Non, jamais je n’atteindrai Grenade « Bien que j’en sache le chemin »
Jean Ferrat – Federico Garcia Lorca
Quelques années plus tard, Ferrat récidive avec deux autres goualantes sur son album sorti en 1967, intitulé Maria. La pièce titre illustre la guerre civile de façon particulière – sans prendre position, il s’agit tout simplement d’un désaccord politique de deux frères nés d’une même mère, Maria, la prosopopée ibérique et républicaine semblable à la Marianne française. Fait étrange puisque le chanteur ardéchois est fortement engagé à gauche et cette vision neutre du conflit ne semble pas cadrer avec son discours habituel. D’ailleurs, il faut noter que Maria n’a pas été écrite par Ferrat, mais bien par Jean-Claude Massoulier, plutôt connu pour un répertoire de chansons d’un registre comique ou léger. Outre Maria, mentionnons aussi Un jour, un jour, un poème écrit par Louis Aragon dans son recueil Le fou d’Elsa, publié en 1963. Mise en musique par Ferrat, la pièce évoque Garcia Lorca et alterne entre une vision pessimiste d’un monde belliqueux et l’espoir prochain d’une paix nouvelle.
Et cette bouche absente et Lorca qui s’est tu Emplissant tout à coup l’univers de silence Contre les violents tourne la violence Dieu le fracas que fait un poète qu’on tue
Un jour pourtant un jour viendra couleur d’orange Un jour de palme un jour de feuillages au front Un jour d’épaule nue où les gens s’aimeront Un jour comme un oiseau sur la plus haute branche
Jean Ferrat – Un jour, un jour
Jean Ferrat – Maria
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Leny Escudero – Vivre pour des idées et El Paso del Ebro
Crédit: Michel Bourdais
Fils de républicains espagnols, Leny Escudero n’a que six ans lorsque ses parents s’exilent en France lors de l’avènement de Franco. Toute sa vie durant, le chanteur originaire d’Espinal conservera une méfiance (voire défiance) envers l’autorité et sera farouchement engagé à gauche. Bien évidemment, la guerre civile d’Espagne occupera une importance non négligeable dans sa vie, causant un déracinement dont il ne se remettra jamais. En 1973, Escudero enregistrera Vivre pour des idées, un clin d’oeil évident à la chanson de Brassens, Mourir pour des idées,sortie l’année d’avant. Si la goualante du Sétois se moque ouvertement des religieux qui appellent à se sacrifier au nom de Dieu, alors que ceux-ci veulent mourir « mais de mort lente », Escudero évoque au contraire un engagement sans concession pour « apprendre à lire et à écrire ». Et que dira son père, républicain analphabète qui s’était exilé à cause de ses opinions politiques?
Alors mon père m’a dit « Mourir Pour des idées, ça n’est qu’un accident »
Leny Escudero – Vivre pour des idées
En 1997, le chanteur ténébreux gravera sur disque El paso del Ebro, une chanson traditionnelle datant du temps des guerres napoléoniennes qui a été repris par les Républicains lors de la guerre civile espagnole. Cependant, pour marquer l’aspect mélancolique de la pièce et renforcer sa nostalgie, Escudero interprétera la chanson sur une musique de tango, et non comme un paso doble traditionnel.
Leny Escudero – El paso del Ebro
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Léo Ferré – Franco la Muerte et Les Anarchistes
Bien connu pour ses positions à gauche, Léo Ferré a longtemps affiché haut et fort ses couleurs. Il suffit d’écouter Franco la Muerte (« Franco la Mort ») pour entendre le grand chansonnier déverser son amertume et sa haine sur le dictateur espagnol: Tu t’es marié à la Camarde/Pour mieux baiser les camarades/Les anarchistes qu’on moucharde/Pendant que l’Europe bavarde. Ici, Ferré souligne l’inaction des autres états à intervenir officiellement pour arrêter le putsch franquiste alors que l’armée du Caudillo massacre les anarchistes et les communistes (« camarades »). Parlant de littérature et évoquant Garcia Lorca, il précise que Franco n’est que « sa rature », une boutade pour bien renforcer le fait que le dictateur est aux antipodes de la culture. Grimau, qu’il mentionne à deux reprises, n’est autre que Julian Grimau, dirigeant du parti communiste, qui sera fusillé par le régime franquiste deux jours après la tenue d’un procès-spectacle le 18 avril 1963.
Léo Ferré – Franco la Muerte
Mais là ne s’arrête pas Ferré au sujet de l’Espagne. En effet, il chantera en plein Mai 68 une des goualantes les plus emblématiques de sa carrière – et qui fut également la dernière qu’il chantera avant de faire ses adieux à la scène. Lors de « la nuit des barricades » du 10 mai, Ferré crée Les Anarchistes devant un public venu l’entendre dans la salle de la Mutualité. Dès la première strophe, le ton est donné:
Y’en a pas un sur cent et pourtant ils existent La plupart espagnols, allez savoir pourquoi
Faut croire qu’en Espagne, on ne les comprend pas
Léo Ferré – Les Anarchistes
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Salvatore Adamo – Manuel
En 1976, un an après la mort du Caudillo, Salvatore Adamo entamera une tournée en Espagne et s’en inspirera pour composer Manuel, une chanson en hommage aux victimes de la guerre civile. Cette pièce sera de fait interdite par la censure espagnole, comme quoi le fantôme de Franco planait toujours sur la péninsule ibérique, même après sa mort. Dans une goualante très poétique, le chanteur sicilien de naissance donne la parole à l’arbre, la rivière, la montagne avant de passer au geôlier, qui voit un grand nombre de « Manuel », pour enfin aboutir à la lumière, qui ajoute:
On m’avait laissée pour morte
Mais je brille beaucoup plus forte
Car Manuel m’a rallumée
Au feu de la liberté
L’utilisation du nom Manuel est peut-être une référence à Manuel Chaves Nogales, un reporter qui a couvert la guerre civile et avait dû s’exiler en Angleterre pour échapper à la Gestapo. Le journaliste rapporta toutes les horreurs dont il fut témoin dans « A sangre y fuego », qui fut publié au Chili en 1937 et réédité en Espagne… en 2001. Une traduction française est d’ailleurs disponible aux Éditions Quai Voltaire, sous le titre « À feu et à sang: héros, brutes et martyrs d’Espagne ».
Il pourrait aussi s’agir de Manuel Razola, qui fut incarcéré dans le camp de concentration de Mauthausen pendant la Seconde Guerre mondiale. Un triangle bleu apposé à son pyjama à rayure – symbole des apatrides d’origine espagnole – deviendra le titre du livre (« Triángulo Azul ») qu’il co-écrira avec un autre survivant, Mariano Constante, sur son expérience. En 1975, Razola visitera le camp trente ans après sa libération et peut-être est-ce cela qui a inspiré la chanson d’Adamo.
« L’Espagne aujourd’hui: Autonomias y descentralización, Rehabilitación y planificación urbana, El espacio urbano en España, Fuentes documentales », Collab. du Centre de Documentation sur l’Urbanisme et l’Instituto de Información y Documentación en Ciencias Sociales y Humanidades, Paris: Isoc-Csic/ Cdu-Stu, Cop. 1987, p. 210.