Une réconciliation souhaitée pour les fêtes – Noël à Jérusalem

En ces temps incertains où l’annonce du président étasunien de reconnaître Jérusalem comme capitale d’Israël a soulevé l’ire d’une partie du Proche-Orient et que la guerre perdure en Syrie, nous ne pouvons que souhaiter une accalmie le plus tôt possible et une réconciliation entre Israéliens et Palestiniens en bonne et due forme. L’espoir d’une paix en Terre Sainte n’est évidemment pas nouveau, et de nombreuses chansons en français ont souligné le désir d’un rapprochement interreligieux. Parmi celles-ci, nous avons retenu Noël à Jérusalem, créée il y a presque cinquante déjà. La genèse de cette pièce commence en 1967, lorsque Israël prend possession de la Cisjordanie pendant la Guerre des Six Jours. Cette conquête permet aux Juifs de pouvoir se rendre au Mur des Lamentations, haut lieu de pèlerinage, dont l’accès avait été restreint voire interdit aux citoyens d’Israël depuis 1948 par la Jordanie.

L’année suivante, en 1968, Enrico Macias se rend en Israël, accompagné d’une équipe de la télévision française afin de filmer Jérusalem du point de vue d’un Juif (c’est-à-dire lui-même), d’un Chrétien et d’un Musulman. Au même moment, Joseph Kessel est lui aussi à Jérusalem pour tourner un documentaire intitulé Un mur à Jérusalem. Un jour, Louis Hazan, le PDG de Phonogram, appelle le natif de Constantine pour lui demander de composer la musique dudit film. Enrico accepte, et part avec sa guitare s’installer devant ce mur de toutes les prières et de tous les espoirs; inspiré par l’exaltation des croyants, il compose une mélodie dont il a le secret. Le lendemain, il reçoit une mauvaise nouvelle de la part d’Hazan: Kessel a déjà trouvé une musique pour son film. Macias conserve sa composition, et retourne en France, où il retrouve un de ses paroliers fétiches, Jacques Demarny. Lorsque ce dernier entend le périple d’Enrico en Terre Sainte, il réagit tout de suite: Pourquoi ne pas composer une chanson sur le Mur à Jérusalem ? Macias accepte et lui suggère d’y représenter les fidèles des trois religions monothéistes, réunis pacifiquement pour un Noël… à Jérusalem.

Enrico Macias – Noël à Jérusalem

Pour la petite histoire, les disc-jockeys de l’époque mirent la goualante dans la même catégorie des chansons de Noël comme Petit Papa Noël, au lieu d’y voir un hymne, une prière pour la paix au Proche-Orient.

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Paroles

Enrico Macias – Noël à Jérusalem

Sources

  • ZEITOUN, F. Toutes les chansons ont une histoire : Petite chronique des tubes d’avant-guerre à nos jours. Paris : Ramsay, 2000, p. 108-110.

Droits d’auteur

  • La photo utilisée en couverture est une création de Peter Mulligan.

Une chanson qui dégrise – À jeun de Jacques Brel

En 1967, Jacques Brel sort un 33 tours intitulé tout simplement Jacques Brel 67 sur lequel il collabore particulièrement avec Gérard Jouannest; cet album est le premier à ne contenir que des chansons originales, sans être une compilation de 45 tours. Parmi les pièces dudit album, il se trouve À jeun, une pièce au titre ironique puisqu’elle met en scène un personnage ivre car il vient d’apprendre aux funérailles de sa femme Huguette qu’elle le trompait… avec son patron, André Dupneu ! D’ailleurs, un manuscrit nous apprend que le grand Jacques avait hésité entre « parfaitement à jeun » et « parfaitement poivré », un terme qui rappelle le mot « poivrot » employé dans sa pièce Jef

Crédit: Archive Bobbejaan Schoepen

Pourquoi Brel a-t-il recouru à ce subterfuge cocasse dès le départ ? Le ton donné ne relève pas seulement d’un humour narquois (le narrateur se dit à jeun, mais il ne l’est pas en réalité), mais révèle aussi l’esprit kafkaïen de la chanson. En effet, À jeun représente l’absurdité dans laquelle se trouve pris le protagoniste qui, outre la situation de départ énumérée ci-dessus, doit choisir dans son drame cornélien l’une des deux issues suivantes: frapper son ami André qui l’a cocufié, ou bien « gnougnougnafier » sa femme à son tour, par vengeance… Si le terme n’existe pas en français, on devine qu’il exprime faire des avances, et il rappelle le vocable peu usité « gougnafier », ce qui signifie être un bon à rien (peut-être Brel voulait souligner la personnalité de son pauvre cocu).

Enfin, il faut aussi remarquer que son ami André est chef du contentieux, c’est-à-dire qu’il dirige le service d’une entreprise chargé de résoudre les différends… comme celui que la narrateur a désormais avec son patron. Décidément, À jeun est une chanson conflictuelle à tous les points ! Nous pourrions conclure en déclarant que le protagoniste qu’incarne Brel est en train de dégriser, c’est-à-dire qu’il commence à faire cesser son ivresse, mais aussi qu’il perd ses illusions…

Jacques Brel – À jeun

Et il y a bien entendu le petit clin d’oeil à 1:57 que Brel fait à la chanson culte Mirza de Nino Ferrer !

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Paroles

Jacques Brel – À jeun

Sources

Dis-moi je t’aime, dis-le, dis-le moi – Une chanson éclatée des Beatles à la sauce française

En 1967, la relation entre Lennon et McCartney était encore au beau fixe lorsque le duo commença la composition d’une de ses chansons les plus loufoques. Selon une version, John aurait trouvé un bottin téléphonique dont le slogan était « You know the name, look up the number » (Vous connaissez le nom, trouvez le numéro). Inspiré, Lennon s’était mis en tête d’écrire une pièce ayant une seule strophe, répétée encore et encore, comme un mantra. Après quelques enregistrements, la maquette aurait été laissée de côté pendant près de deux ans; le 30 avril 1969, Lennon et McCartney reprirent You know my name, en y ajoutant des pistes de voix supplémentaires et des effets sonores, gracieuseté de Mal Evans. Fait à noter, Brian Jones des Rolling Stones jouera du saxophone lors des premiers enregistrements de la pièce en 1967; ni George Harrison ni Ringo Starr ne feront partie de cette dernière session en 1969.

You know my name sera enfin endisquée en tant que face B du single Let it Be en 1970. Elle se trouvera également sur les éditions anglaises et étasuniennes de Rarities. Anormalement longue – la pièce originale dure près de six minutes – la chanson débute par des cris, avant de passer à un style de musique plutôt « lounge », suivi de quelques grognements incohérents sinon cocasses, avant de se terminer par un rot! Insolite, Lennon désirait même qu’elle soit lancée sur la face A d’un 45 tours! À ce jour, elle demeure une des pièces les moins connues du répertoire des Beatles.

The Beatles – You know my name (Look up the number)

The Beatles – You know my name (Look up the number) [Anthologie]

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En 1970, Gérard Châtelain (dit Gérard Saint-Paul) sera engagé pour chanter les adaptations françaises d’une dizaine de titres des Beatles. Écrites par Mya Simille et Michel Delancray et loin d’être de simples calques, ces « traductions » joueront souvent avec les sonorités originales afin que celles-ci prennent tout leur sens en français. Pour ce qui est de You know my name, le résultat sera en quelque sorte fidèle à l’original: Dis-moi je t’aime, dis-le, dis-le moi saura garder la même idée de départ, c’est-à-dire un mantra basé sur le titre de la chanson. Il y aura cependant des ajouts pour le moins d’un goût douteux, comme « salope » et même « fuck », entonnés par une seconde voix, et qui semblent absents des paroles qu’on trouve au dos de l’album. S’agirait-il d’une inspiration des musiciens lors de l’enregistrement en studio?

Enfin, il est ironique que Gérard Saint-Paul chantât une version de You know my name, alors que son nom demeure toujours aussi inconnu auprès du grand public. Reste à savoir si on lui dit qu’on l’aime, qu’on le dit, qu’on lui dit…

Gérard Saint-Paul – Dis-moi je t’aime, dis-le, dis-le moi

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Paroles

Gérard Saint-Paul – Dis-moi je t’aime, dis-le, dis-le moi

Sources

  • ENCYCLOPÉDISQUE [www.encyclopedisque.fr] Consulté le 6 juin 2016.
  • LEWISOHN, M. The Beatles Recording Sessions. New York: Harmony Books, 1988, p. 15, 116, 175-194.
  • SHEFF, D. All We Are Saying: The Last Major Interview with John Lennon and Yoko Ono. New York: St. Martin’s Press, 2000.

La ballade des Dalton

Lorsque Lewis Dalton et sa femme Adaline quittèrent le Kentucky pour les verts pâturages du Missouri, c’était pour y chercher fortune. Bien vite, le couple s’installera pour de bon à Coffeyville, à la frontière du Kansas, pour y élever leur quinze enfants. Après la mort de leur père, la plupart des frères Dalton s’engagèrent dans les services de l’ordre, comme deputy marshal (un agent de police fédérale). Mais la ligne était mince entre service de l’ordre et banditisme à l’époque; Bob et Emmett Dalton succombèrent aux attraits de la vie de hors-la-loi. Formant leur premier gang, les deux frères prirent refuge au Nouveau-Mexique (alors un territoire), puis en Californie, pour rejoindre leur frangin Bill. Rapidement, Grat perdra son emploi de marshal après un vol de chevaux et ira lui aussi en Californie. Le 6 février 1891, les Dalton attaquèrent un train de la South Pacific dans l’espoir de subtiliser le magot qui s’y trouvait; malheureusement pour eux, ce premier braquage se solda par un échec. Poursuivis par la loi, les frères Bill, Bob et Emmett décidèrent de repartir pour l’est, choisissant le Indian Territory (l’Oklahoma actuel) pour y commettre leurs méfaits à venir. Le 18 septembre de la même année, Grat se sauva du convoi qui devait le mener à la prison fédérale, et rejoignit ses frères. Le gang des Dalton étaient de nouveau réuni, mais pas pour longtemps…

Tout devait se décider le 5 octobre 1892, le jour où les frères s’étaient donné pour mission de dévaliser deux banques, la C. M. & Condon Company et la First National Bank, à Coffeyville. Bob et Grat, ainsi que leurs deux associés Bill Power et Dick Broadwell, furent descendus sur place; Emmett fut criblé de 23 balles mais parvint tout de même à survivre. Après quatorze années passées en prison, ce dernier fut pardonné et s’établit pour de bon en Californie, où il exerça de nombreux métiers. Il s’assura d’immortaliser le gang duquel il faisait partie dans un roman écrit en 1931; le long-métrage inspiré du livre sera tourné en 1918, When the Daltons rode. Bill, quant à lui, continuera sa vie d’hors-la-loi jusqu’au 8 juin 1894, lorsqu’il restera sur le pavé après une rencontre avec un représentant de la justice. C’était la fin des Dalton… ou presque!

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En effet, les Dalton passeront à la postérité, mais d’une façon bien particulière. C’est grâce à un bédéiste d’outre-Atlantique que Bill, Bob, Grat et Emmett deviendront connus de tous. C’est après un voyage aux États-Unis que Morris apprend l’existence des frères Dalton et se documente à leur sujet. En 1958, les « cousins » Dalton feront une brève apparition dans l’album de Lucky Luke, Lucky Luke contre Joss Jamon. Et il n’en fallait pas plus pour que Joe, Jack, William et Averell soient la coqueluche des lecteurs du journal de Spirou. Et pour cause! Le caractère irascible de Joe ainsi que la bêtise ronflante d’Averell sont la véritable source du succès des Dalton, une recette que saura exploiter Goscinny avec brio. Bientôt, les quatre frères seront les protagonistes de nombreuses aventures de Lucky Luke, et auront même droit à quelques films, ainsi que leur propre série télévisée.

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C’est en 1967 qu’un jeune Joe Dassin – il n’a que 29 ans à l’époque – enregistrera sa célèbre chanson Les Dalton. La goualante illustre bien certains thèmes propres au Far-West – des limes pour les barreaux de prison, des cordes de lin pour les pendaisons – et le refrain lui-même rappelle les chevaux qui étaient le moyen de locomotion par excellence des desperados. Plus inspirée de la bande dessinée que des frères Bill, Bob, Grat et Emmett, la chanson se clôt de façon plutôt rigolote: Ils se livrèrent eux-mêmes pour toucher la prime/Car ils étaient encore plus bêtes que méchants.

Le groupe belge La Marque Jeune reprendra cette pièce dans les années 80, et s’amusera également à jouer Les Dalton devant public, à la télévision. Enfin, plus récemment, le groupe The Joe’s Wanted interprètera lui aussi la célèbre pièce de Joe Dassin.

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Paroles

Joe Dassin – Les Dalton

La Marque Jeune – Les Dalton

Sources

Chanteur fou ou scientifique chevronné – Le cas étrange de Dr Sternheimer et Évariste

Qui est cette figure ténébreuse des sixties, tout aussi échevelé que son style musical? Mais c’est Évariste, un chanteur au parcours plutôt unique dans l’histoire de la chanson française. Né Joel Sternheimer en janvier 1943, ce natif de Montluel grandira sans père car ce dernier mourra à Auschwitz. Élève plutôt doué et attiré par la « masse des particules », il s’oriente vers une carrière de chercheur; sa persévérance lui permet d’aboutir à Princeton, une des prestigieuses universités de la Ivy League aux États-Unis. Malheureusement pour lui, il arrive au pays de l’Oncle Sam lorsque celui-ci est engagé dans une guerre au Viet-Nam; le secrétaire à la Défense Robert McNamara décide de réorienter de nombreux chercheurs et les mobiliser afin qu’ils puissent développer ce qui remplacerait, dans les faits, la bombe nucléaire. Le jeune étudiant, alors sous la tutelle d’une professeur hostile à l’idée de participer au développement d’une telle arme, se voit remercier tout en restant inscrit à des séminaires à l’Institute For Advance Study – donnés par nul autre qu’Oppenheimer, le père de la bombe atomique.

Bientôt, gagné par la fièvre des contestations et les Bob Dylan en plein essor, Sternheinmer s’achète une guitare et commence à composer des chansons – avec l’admiration et l’aval du même Oppenheimer! Le jeune étudiant quitte les États-Unis pour Paris, et troque son nom de naissance pour Évariste, un hommage à Évariste Galois de même qu’un clin d’oeil à de nombreux chanteurs de l’époque ne portant qu’un prénom (Antoine, Hector, Tichky…). Lucien Morisse, alors directeur des programmes d’Europe 1, lui fait signer un contrat dès qu’il entend le jeune prodige. À l’époque, un certain diplômé d’ingénierie se fait passer pour l’intello de la chanson française et Morisse voit en Sternheimer un candidat capable de rivaliser avec lui. En 1967, Évariste enregistre une pièce où se conjuguent son penchant pour les mathématiques et la musique éclatée: Connais-tu l’animal qui inventa le calcul intégral?

Évariste – Connais-tu l’animal qui inventa le calcul intégral?

Mélangeant à la fois des références érudites (Leibniz, Newton…) et des jeux mots quelques fois douteux, Évariste réussit un tour de force dans ce premier essai. Si on lui reproche d’attaquer certains de ses contemporains de façon plutôt mesquine, le chanteur hirsute se défend en expliquant que c’est une « phrase de mathématicien ». Voyez plutôt ce qui est souligné en rouge et relisez bien la deuxième strophe.

Ce que je pense d’Antoine et de Jacques Dutronc
Ça commence par « C » ça finit par « On« 

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Et voilà, Évariste est lancé! Son premier 45 tours comprendra trois autres chansons: Si j’ai les cheveux longs, c’est pas pour m’enrhumer atchoum, Dans la lune et Évariste aux fans. La première goualante est une pique évidente contre Antoine (encore), qui s’était fait pasticher et parodier à de nombreuses reprises lors du succès de ses Élucubrations. Toujours la même année, il enchaîne avec un deuxième 45 tours avec quatre nouvelles pièces: Wo i nee, Ma Mie, Les pommes de lune et La chasse au boson intermédiaire. Le dernier titre est une référence évidente à la « masse des particules » qui l’avait tant fasciné encore étudiant – le boson intermédiaire est le résultat d’une collision entre une particule et une antiparticule, aussi appelé une « interaction faible ».

Évariste – La chasse au boson intermédiaire

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Le vent de contestation des années 60 ne souffle pas sans effet et bientôt la France vivra un mois de mai plutôt agité. Pendant ces évènements, Évariste ne reste pas coi et laisse ses mathématiques tant prisés de côté pour composer des pièces plutôt politiques. Son prochain 45 tours – dont la pochette est signée par Wolinski – ne contient que deux titres, mais assez évocateur: La révolution et La faute à Nanterre. Cet album a une certaine importance dans l’histoire de la chanson française: non seulement est-ce un des premiers disques auto-produits en France, mais il sera également le catalyseur d’un autre chanteur contestataire. En effet, le texte de La révolution sera tapé à la machine par un certain Renaud Séchan… 

Évariste – La révolution

Évariste – La faute à Nanterre

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En 1970, le réalisateur Claude Confortès désire adapter la série Je ne veux pas mourir idiot, fruit de l’oeuvre de Wolinski, et demande à Évariste de signer la bande sonore. Le chanteur accepte et met en musique quelques titres du célèbre dessinateur (hélas disparu) de Charlie Hebdo. Mais la lassitude se fait sentir; le jeune homme désire retourner à ses premières amours. Il abandonne le métier de chanteur et se consacre désormais à une de ses théories – fortement controversée – la protéodie. Porte-manteau de mélodie et protéine, la protéodie estime qu’à « chaque acide aminé composant une protéine est associée une onde d’échelle, qui peut être transcrite en note de musique » (Boudet, La musique de l’ADN et les protéines).

Évariste – Je ne pense qu’à ça

Évariste – Je ne veux pas mourir idiot

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Enfin, lors d’un passage éclair à la télévision en 1974, le savant fou chantant interprétera ce qui s’avérera être sa dernière performance musicale. En effet, Évariste quittera définitivement la scène au profit du laboratoire, laissant sa place à Joël Sternheimer. Toujours vivant, ce dernier travaille présentement à l’Université Européenne de la Recherche, à deux pas de la Sorbonne, et se consacre à ses protéodies. Sait-on jamais si, dans un avenir proche, le physicien trouvera la protéine qui enrichit autant l’estomac que l’esprit…

Paroles

Évariste – Connais-tu l’animal qui inventa le calcul intégral ?
Évariste – Je ne pense qu’à ça
Évariste – Je ne veux pas mourir idiot
Évariste – La chasse au boson intermédiaire
Évariste – La faute à Nanterre
Évariste – La pomme de lune
Évariste – La Révolution

Sources