Margot la ventouse

Paul Meurisse – Margot la ventouse
(Gabriello/G. Gabaroche)

Étant une jeune fillette,
Elle perdit sa fleur virginale
Quand elle devint la poulette
D’un poseur de chauffage central.

Plus tard, elle eut l’âme joyeuse
Car elle entra à Saint-Louis
En qualité de ventouseuse ;
Elle se crut au paradis.

C’était son rêve sur la terre,
D’être une blanche infirmière.

On l’appelait Margot la ventouse,
Elle avait des yeux de velours
Elle était p’tite, un peu tartouze,
Mais elle chantait la nuit, le jour

Elle devint un soir l’épouse
De Julot, l’empereur du faubourg
Et tzing, tzinguelingue dam
Et tzing, tzinguelingue dam
On l’appelait Margot la ventouse

Julot était un sale apache.
On lisait, tatoué sur son front :
Vive Ravachol et mort aux vaches !
Sur sa fesse gauche : C’ ‘t une opinion.
Il n’aimait que l’pognon des autres
Il portait un chapeau melon
Son œil gauche disait merde à l’autre
C’était un drôle de miroton
Un soir, il dit à Marguerite :
Sur le trottoir, travaille de suite !

On l’appelait Margot la ventouse,
Elle avait des yeux de velours
Elle était p’tite, un peu tartouze,
Mais elle chantait la nuit, le jour.

Ses deux yeux comme deux ventouses
Attiraient les clients du faubourg
Et tzing, tzinguelingue dam
Et tzing, tzinguelingue dam
On l’appelait Margot la ventouse

Dès lors, finie la vie tranquille ;
Adieu ventouses, alcool camphré.
Le soir, dans les rues de la grande ville,
Elle descend pour s’expliquer
Elle a pris froid : c’est une bronchite
À Saint-Louis, elle est transportée
On lui pose des ventouses ; la petite
Voir revenir tout son passé.
D’une voix mourante, elle fredonne
Cette chanson, Dieu lui pardonne :

On m’appelait Margot la ventouse
J’avais deux grands yeux de velours
J’étais p’tite, un peu tartouze,
Mais je chantais la nuit, le jour.
Je maudis l’jour où je devins l’épouse
De Julot, l’empereur du faubourg.
Et tzing, tzinguelingue dam
Et tzing, tzinguelingue dam
On m’appelait Margot la ventouse.

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