Lettre d’un socialo

Montéhus – Lettre d’un socialo
(Montéhus/P. Déroulède)

Le premier choc fut terrible
La mêlée indescriptible
On s’est battu comme des fous
J’ai, pour ma première bataille,
Reçu une belle entaille
Mais je suis resté debout

Moi qui détestais la guerre
Car je suis humanitaire
J’ pouvais pas en croire mes yeux
Sans vouloir jouer à l’apôtre
C’est moi qu’entrainais les autres
Oui, j’étais le plus furieux

C’est pour notre indépendance
Que l’on marche sans défaillance
Comme si c’était le grand soir
Que l’on soit syndicaliste
Anarcho, ou socialiste
Tout chacun fait son devoir

Certes, cela est pénible
Quand on a le cœur sensible
De voir tomber les copains
Mais quand on est sous les armes
On n’ doit pas verser de larmes
On accepte le destin

Les Allemands sont très solides
Dire le contraire est stupide
C’est un ennemi sérieux
Avant d’avoir la victoire
Il faut s’apprêter à boire
Et même à trinquer un peu

Certes, il faut de la vaillance
Mais il faut de la patience
Même blessé tenir bon
Être dur, être tenace
Être enfin de notre race
De la race des Danton

Ce qu’il faut : pas de critique
Encore moins de politique
Qu’on dise à monsieur Gervais
Qu’il garde pour lui son histoire
Nous gardons pour nous la gloire
À nous battre en bons Français

Qu’il sache que, dans la fournaise
Nous chantons « La Marseillaise« 
Car dans ces terribles jours
On laisse « L’Internationale« 
Pour la victoire finale
On la chantera au retour

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