Arthur Lapierre – C’est l’R-100
(R. Beaudry)

À Saint-Hubert, l’autre jour j’ m’amène
Avec ma femme et mes enfants
Pour aller voir ce phénomène
Que l’on a baptisé l’R-100
Tout l’monde était en pâmoison
D’vant cette merveilleuse invention

C’est l’R-100, c’est l’R-100
C’est grand, c’est gros, c’est long ma chère
C’est l’R-100, c’est l’R-100
C’est inouï, c’est renversant !

En regardant le mât d’ancrage
Qui tient le ballon par la queue
Je me disais : C’est bien dommage
Au lieu d’un, qu’il n’y en ait pas deux
Y ont pas pensé, les imprudents, 
C’ comme ça qu’y arrive des accidents

Dans l’R-100, dans l’R-100
Tout l’ monde qu’est là prendrait une chire
Si d’l’R-100, si d’l’R-100
L’autre bout descendait subitement

Sur le terrain près d’la barrière
J’aperçois mon ami Léon
Qui m’dit : J’viens d’laisser ma belle-mère
Monter là-haut dans le ballon
S’il allait tout de suite s’envoler ?
Moi, j’lui dis pour le consoler

Dans l’R-100, dans l’R-100
Ils n’amèneront pas ta belle-mère
Dans l’R-100, dans l’R-100
Ils la noieront en traversant

Paraît qu’là-d’dans, c’est magnifique
Ils ont toutes les commodités
Mais si quelqu’un est pris d’coliques
Ça doit rudement l’embêter
Avant d’monter dans c’t’affaire-là
Il faudra que j’leur demande ça

Dans l’R-100, dans l’R-100
Où qu’ça va quand on tire la chaîne ?
Dans l’R-100, dans l’R-100
Est-ce que ça r’monte ou qu’ça r’descend ?

Au cours de la dernière bataille
Les Conservateurs ont gagné
Ils ont décroché la médaille
Et pour cinq ans ils vont régner
En voyant l’R-100 dans les cieux
Ils chantent tous le cœur joyeux

C’est l’R-100, c’est l’R-100
Qu’est v’nu pour fêter notre victoire
C’est l’R-100, c’est l’R-100
« Bennett » il monte et « King » descend