S’il n’en reste qu’une… ce sera celle-ci

Farouche opposant politique de Napoléon III, Victor Hugo s’exile lors du coup d’état du 2 décembre 1851, en premier à Jersey, puis à Guernesey. Au moyen d’une plume acérée et d’une encre acide, l’auteur prolifique attaquera de nombreuses fois le second empereur, notamment avec son pamphlet Napoléon le Petit, mais aussi au moyen de d’autres oeuvres, comme Les Châtiments. Dans son recueil de poésie composé dans les îles anglo-normandes en 1853, Hugo décrit entre autres dans Ultima Verba (derniers mots) une haine marquée envers un dictateur à la première personne. Le poème se termine par un vers demeuré célèbre, qui souligne la persévérance du personnage:

Si l’on n’est plus que mille, eh bien, j’en suis ! Si même
Ils ne sont plus que cent, je brave encor Sylla ;
S’il en demeure dix, je serai le dixième ;
Et s’il n’en reste qu’un, je serai celui-là !

Ce dernier vers inspirera de nombreux artistes, et parmi ceux-ci, des chanteurs et des paroliers. En 1965, Eddy Mitchell se désole de voir que le rock fait place à la radio de chansons moins à son goût. Dans la goualante, il décrira une certaine pression de ses pairs « d’évoluer », et qu’il lui est fortement conseillé de changer de style. Rocker dans l’âme, Mitchell ne reniera jamais ses racines, contrairement à Johnny Hallyday qui connaîtra une période plus psychédélique et pop par la suite. Le chanteur profite pour égratigner au passage deux pièces qui ont connu un certain succès cette année-là, Capri c’est fini d’Hervé Vilard, et Un barbu sans barbe d’Adamo.

Eddy Mitchell – Et s’il n’en reste qu’un

Dans un tout autre ordre d’idée, Françoise Dorin écrira une chanson pour Céline Dion ayant pour thème l’amour d’une femme, audacieuse, résiliante, prête à tous les sacrifices. La goualante, intitulée Et s’il n’en restait qu’une (je serais celle-là), paraîtra sur l’album D’elles (2007), qui a la particularité de n’avoir que des femmes parolières (cinq françaises et cinq québécoises). Le single est d’ailleurs sorti le 14 février de cette année-là. Finalement, Hugo n’aura pas été le seul à utiliser cette formule-là !

Céline Dion – Et s’il n’en restait qu’une (je serais celle-là)

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Paroles

Céline Dion – Et s’il n’en restait qu’une, je serais celle-là

Eddy Mitchell – Et s’il n’en restait qu’un

Sources

  • ICHBIAH, D. 50 ans de chansons françaises. Ichbiah éditeur, 2012.

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