Mais qui est cette jeune et fringuante demoiselle au patronyme unique? Née à Lille en 1938, Geneviève Cognet est vouée à un brillant avenir artistique; une fois son bac en poche, elle s’inscrit au Premier Conservatoire d’art dramatique et elle décroche le premier prix de comédie. Pas mal, et ce n’est qu’un début! Elle décide donc de monter à Paris pour tenter sa chance dans la capitale; qui sait, peut-être ce succès en province pourra se traduire par une plus grande réussite? La jeune Cognet s’inscrit au Cours Simon, célèbre rite de passage pour de nombreux comédiens à l’époque… et encore aujourd’hui. À la suite d’un pari, elle participe à un radio-crochet sur Europe 1 et l’emporte. On peut dire que tout sourit pour la jolie Lilloise. Grâce à ce concours, elle enregistre deux premiers 45 tours chez Barclay. Sa carrière est désormais lancée et Gélou est née! Il faut noter que ses premières chansons sont très ancrées dans la chanson française de l’époque; on dénote au moins deux javas parmi ses titres.
Gélou – Oeil de verre, jambe de bois
Gélou – Mon bon vieux phono
Gélou – Ah, dis-donc, dis-donc
Gélou – Dixiland Bastringue
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Mécontente, Gélou quitte Barclay, rentre chez BAM et crée le groupe « Gélou et le Machiavel Rock ». Puis, elle enchaîne les spectacles sur scène et, en 1961, la jeune rockeuse est sacrée découverte du Festival de Rock au Tabarin. Son nom est sur toutes les lèvres! Gélou est dès lors la chanteuse de rock en France. Suivent les concerts avec le gratin de l’époque: Bécaud, Distel, Vince Taylor… Mais ses premières amours reviennent la hanter, et elle se remet au théâtre avec les pièces Deux pieds dans la tombe et Pas d’usufruit pour tante Caroline. La jeune Lilloise joue aussi au cinéma avant d’arrêter d’enregistrer pendant quelque temps.
Gélou – Les millions d’Arlequin
Gélou – Salomé
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En 1965, la rockeuse décide de ne plus être qu’une interprète et quitte BAM pour Vogue; désormais, elle écrira ses propres chansons. Malheureusement, elle ne peut enregistrer ses chansons à la SACEM sous le pseudonyme de Gélou; la Lilloise redevient alors Geneviève Cognet. Bientôt, après avoir quitté son producteur, elle s’inscrit au Prix Paul Fort, qui récompense des auteurs-compositeurs de chanson française. Geneviève compose alors sa plus grande goualante, Mer du Nord, et remporte le concours!
Geneviève Cognet – Tu peux rire de moi
Geneviève Cognet – Oublie ton chagrin
Geneviève Cognet – Michaël, attends-moi
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Même si Geneviève Cognet parvient toujours à ses fins, la chanson n’a plus le même attrait qu’autrefois. Lorsque la jeune femme tombe enceinte de son premier enfant en 1967, elle fait la promotion de ses dernières goualantes à la télé, à la radio et devant la presse avant d’abandonner sa carrière de chanteuse pour de bon. Geneviève remontera sur scène une dernière fois, près de quarante ans après son retrait du rock, le 29 septembre 2014, dans le cadre du concert en hommage à Henri Leproux. Les spectateurs ne savaient pas que Gélou, cette rockeuse au sang chaud, décéderait moins de deux mois plus tard, des suites d’une intervention chirurgicale…
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Paroles
Gélou – Ah, dis-donc, dis-donc
Gélou – Dixieland bastringue
Gélou – Les millions d’Arlequin
Gélou – Mon bon vieux phono
Gélou – Oeil de verre, jambe de bois
Gélou – Salomé
Geneviève Cognet – Michaël, attends-moi
Geneviève Cognet – Oublie ton chagrin
Geneviève Cognet – Tu peux rire de moi
Sources
- Encyclopédisque [www.encyclopedisque.fr] Consulté le 23 avril 2016.
- Rétro Jeunesse 60 [http://www.retrojeunesse60.fr/] Consulté le 23 avril 2016.
Droits d’auteur
- La photo de Gélou est une création de Michel Bourdais.