Issu des entrailles du country, Hoyt Wayne Axton sut laisser sa modeste marque dans les annales de la musique. Sa mère, Mae Boren Axton, avait été avant lui une grosse pointure de Nashville, célèbre surtout comme personnalité publique et pour avoir co-écrit le hit planétaire d’Elvis Presley, Heartbreak Hotel. Mêlant son country natal aux saveurs du folk californien, le jeune Hoyt se démarqua en écrivant des pièces pour le Kingston Trio (Greenback Dollar) et Steppenwolf (The Pusher). En 1975, il signe une création plutôt humoristique intitulée The no no song, qui sera créée par le renommé batteur des Beatles, Ringo Starr, pour son album Goodnight Vienna.
Ringo Starr – The no no song
La chanson en a certainement fait sourire ou sourciller plus d’un… Et pour cause : le narrateur se plaît tour à tour à refuser de la marijuana de Colombie, de la cocaïne d’Espagne et du moonshine (alcool frelaté) de Nashville car cela ne lui fait plus, prétextant que chaque lendemain devenait plus difficile après chaque excès. La ritournelle a été joyeusement accueillie par le public étasunien, atteignant le top 3 au hit-parade. Y aurait-il donc une corrélation entre popularité, musique et l’usage de stupéfiants ?
Reprises
La mélodie simple et efficace ne tombe cependant pas dans l’oreille d’un sourd et, en France, Pierre Delanoë rédige déjà les paroles d’une version française. Ou disons plutôt une adaptation de toutes pièces. Il s’agira de « Moi, j’ai dit non« , créée par un certain Joe Dassin. Le morceau n’a plus rien à voir avec la consommation de drogue, mais plutôt des prises de position d’un homme sans ambition (voire même anarchiste) par rapport aux thèmes de l’argent, l’amour et la gloire. Le ton reste comique car le narrateur en question va a contrario de ce que l’auditeur aurait sûrement fait. Refuser Marilyn en mariage ? Bien sûr, Joe, bien sûr…
Joe Dassin – Moi, j’ai dit non
Au Québec, une autre copie point sous la plume d’un certain « C. Tremblay » qui reste encore difficile à identifier aujourd’hui. Quoi qu’il en soit, c’est Robert Demontigny qui sera l’interprète de cette adaptation-ci. Mais si la version originale fait mention d’un refus aux drogues, et celle de Delanoë/Dassin décline les honneurs, Demontigny fait l’éloge de la fidélité conjugale et abjure les aventures au nom de ses douze enfants. Enfin, jusqu’à ce qu’il trouve sa femme dans les bras de son meilleur ami…
Robert Demontigny – Je suis un mari fidèle
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Paroles
Joe Dassin – Moi, j’ai dit non
Robert Demontigny – Je suis un mari fidèle
Sources
- KINGSBURY, P., McCALL, M. et RUMBLE, J. W. The Encyclopedia of Country Music [2e Ed.]. New York : Oxford University Press, 2012, p. 21.